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La communauté du genre humain contre le séparatisme

Le genre humain ne se sépare pas, il joue de la diversité.
"Le tout est plus que la somme de ses parties" Aristote

L'existence d'un individu séparé, une monade, est douteuse. La physique quantique dénie toute réalité intrinsèque aux choses en dehors de toute interaction. Que tout soit lié est une expérience partagée. Aucun élément ne peut valablement être totalement isolé. Les "sciences de la nature" ont mis en évidence, successivement et indépendamment, les liaisons intérieur-extérieur, les échelles de structure, leurs intégrations et dérivées.

De cette totalité, nous avons un point de vue individuel et original. Sans doute ceci correspond-il à une nécessité, mais ce n'est pas généralisable. Tout n'est pas sujet. Le sujet apparaît avec l'objet.

L'individu n'existe simplement pas sans son espèce, qui elle-même dépend de son environnement. La personne n'est pas l'individu, le genre n'est pas la masse. La modernité a fait apparaître le moi d'une nouvelle façon, et l'éternelle vanité humaine s'en est emparée.

La principale acception de la notion de genre est celle qui renvoie à l'individu. Dans notre libéralisme, l'existence de la personne n'est plus mise en doute, c'est celle du genre humain qui semble difficile à accepter pour certains. Pour Marcel Gauchet, l'individu "hypermoderne" aurait pour particularité d'être le premier individu pouvant se permettre, en raison de l'évolution sociale, d'ignorer qu'il vit en société. L'empathie, ça s'apprend.
Les statistiques sont un modèle quantitatif de représentation du genre, mais avec de nombreux biais : la catégorisation, la réduction à la similitude, l'univocité. "La sociabilité, au sens courant du mot, constitue une extension des liens de famille et n'a pas d'autre source" (il n'y a pas d'instinct grégaire) Malinowski
On voit tous les jours l'emprise de l'égoïsme sur la solidarité. On sait que l'ontogenèse (le développement de l'individu) reprend la phylogenèse (celui de l'espèce). Le rapport de l'individu à son genre est une vraie question, plus importante que celle de la division sexuée, mais qui lui est liée. L'altérité commence avec la dualité sexuelle.
Le genre est une échelle plus vaste que le sexe, comme il n'est qu'une forme du vivant.
L'individualisme contemporain commence peut-être avec Descartes. L'invention du moi, centre du monde, va trouver avec Thoreau, puis Tolstoï et Gandhi, ses lettres de noblesse. L'individu est fondé à s'opposer à la communauté, en se basant sur son sens moral. Le mauvais côté de l'individualisme est moins glorieux. Il est visible tous les jours, dans un narcissisme égoïste. Ceci vaut pour les hommes comme pour les femmes, et encore plus dans leur rapport.

Il est dans l'air du temps de dénoncer le sexisme (1) en même temps que les majorités s'attachent aux plus grands machos : Poutine ou Trump par exemple.

A la fin du néolithique, qui semble avoir été une période de matriarcats, les grands empires installent en orient la domination masculine. Le prêtre-roi, vainqueur des bêtes sauvages et autres dragons, va créer autour de sa citadelle une armée : l'invention de la guerre coïncide avec celle de l'esclavage, et d'abord celui des femmes.
La distinction entre la paix et la guerre est fondatrice, et remise en cause actuellement. Si la guerre est si masculine, c'est parce que c'est la résolution par la force, comme la testostérone sait si bien l'influencer. La guerre forme la communauté masculine. Mais la spécialisation guerrière des hommes a eu pour effet de créer un espace de paix féminin, dans lequel il n'est ni nécessaire, ni possible d'être tout le temps armé et sur ses gardes. La paix est l'art du compromis. On vit en paix, on tombe dans la guerre. (2)

Pendant ce temps, l'empire celte, entre autres, va garder le culte de la fécondité, personnifié par les déesses mères. Sans rester un matriarcat, il inaugure une répartition des rôles qui s'est maintenu jusqu'ici dans notre culture, malgré les invasions romaines et arabes, malgré le code Napoléon et malgré (jusqu'à présent) les tentatives confusionnistes unisexe (remarquons qu'on demande aux femmes d'assurer le rôle masculin, en plus du leur ...). Dans notre culture, les femmes sont admirables et les hommes font des gestes admirables, chacun par rapport à l'autre. On dit aussi : les hommes donnent, les femmes reçoivent. La femme est, l'homme fait (3). Bien sûr, la femme fait aussi, tout comme l'homme est également, mais la séduction vient en partie de ce que la femme fait tout en étant et que l'homme est tout en faisant (4).
Chaque pôle est le modèle de l'autre : on estime la femme qui fait montre d'astuce et l'homme qui a du style. Il faut être "sexy" !
Toute personne civilisée voudra plaire au sexe opposé. Cette loi est extrêmement répandue, même chez les homosexuels. Cette séduction, cette attention à l'étranger est justement la base de la civilisation. Elle doit être une surprise, mais avec ce qu'on attend.

Cette répartition n'est pas mondiale. La prédominance masculine, voire l'occultation de la femme, est bien plus répandue. Si le masculin se trouve exprimé dans tous les arts, le féminin l'est plus rarement : ainsi la littérature féminine, de Colette à Françoise Sagan, en passant par Katherine Mansfield avec son impressionnisme par exemple, est-elle limitée à quelques cultures que les féministes feraient bien de défendre. La polygamie par exemple doit se comprendre comme un élément de la différenciation sociale, et plus exactement comme un marqueur de la classe dominante.

S'il y a une dialectique entre ces deux termes, il n'y a pas égalité dans le temps : l'être se suffit à lui-même ; il tend à la perfection réalisée, et donc déclinante, tandis que le faire, s'il demande un objet, cherche l'amélioration et donc le progrès. Si tant de témoignages des faiblesses féminines existent, seule l'empathie masculine peut y répondre. Physiologiquement, l'inégalité est encore plus frappante : la femme a des douleurs et des responsabilités que l'homme ignore. Mais il y a un pouvoir féminin, d'autant que l'équité n'est pas l'égalité. La "douceur" féminine, la tactique de la patte de velours, de l'innocence, de l'irresponsabilité, cache parfois une domination du couple, renvoyant à l'obligation masculine du faire. Il y a une tradition féminine pour "faire marcher" les hommes. Il n'est pas admis qu'un homme exprime une détresse : on ne parle pas des souffrances des hommes, alors qu'ils sont les trois quarts des suicidés.

Ce miroir inversé est à la source de la civilisation. "Le rapport essentiel de l'homme à l'homme est le rapport de l'homme à la femme" (Karl Marx, Manuscrits de 1844)
Pour que ce rapport existe, et qu'il soit différent du rapport générique d'un individu à un autre, comme celui d'un professeur à un élève, d'un enfant à un adulte, ou d'un professionnel à un autre, il faut que ces positions soient formés et permettent le libre jeu des renversements. Voilà les fameux "stéréotypes" si critiqués, qui sont plutôt des archétypes (5) et sans lesquels la différence tourne en rivalité ... La bêtise ne réside pas dans ces archétypes, mais dans la fixation que certains en font.
Toute idée est l'idée d'un rapport, et le rapport humain est le mouvement qui va de l'archétype à la découverte de l'autre. Les rejets viennent donc de ce refus de la découverte, tandis que l'on ne se découvre que par rapport à un masque, ici l'archétype. Ainsi, le féminisme combat les stéréotypes au nom de la nature, dans la vérité écologique de l'animalité de chacun. Ceux qui veulent détruire la distinction sexuelle se trompent et s'imaginent que supprimer cet enjeu va résoudre sa difficulté (6). La recherche de l'harmonie se fait en équilibrant les deux pôles, mais aussi en sachant qu'il n'y a pas qu'eux ; qu'ils ne sont que le début de la variété de la vie. Chaque sexe a besoin de l'autre.

"C'est l'homme qui a créé la femme. De quoi donc ? D'une côte de son Dieu - de son idéal ..." (Nietzsche). Il y a nécessairement une méconnaissance de l'autre sexe : source de surprise et de tolérance. De chaque côté, l'autre est une sorte de divinité. C'est quand cette surprise est partagée qu'elle est féconde. L'apparition de l'autre doit être un plaisir. La division de l'humanité en deux sexes est fondatrice, et les rôles se répartissent selon cette dichotomie, accentuée par la culture. Celle-ci fait rentrer l'entièreté du monde dans cette opposition. C'est une difficulté pour les homosexuels qui doivent réinventer une dialectique qui échappe au sens commun (7). La critique du dualisme, platonicien ou chrétien par exemple, demande la mise en mouvement des deux termes par la dialectique (Yin et Yang par exemple) et non leur simpliste négation post-moderne. L'organisation entre deux pôles est une base du langage et donc de l'humanité. Quant on la retrouve dans la représentation, c'est en partie parce qu'on l'a trouvé dans la réalité. Il n'y a que deux sexes biologiques, malgré la volonté des idéologues d'en inventer d'autres. Cette répartition, qui vient sans doute de la disjonction entre le sujet et l'objet, est fondatrice et elle s'insère en chacun de nous au sortir de l'enfance et nous permet de devenir notre propre maître. "L'homme et la femme ne peuvent être eux-même, à savoir humain, qu'en étant absolument différend l'un de l'autre". (Hanna Arendt)
La séparation sexuelle en deux mondes est dynamique. L'autre nous ouvre, non seulement sa personnalité, mais l'accès à une nature. La comparaison des expériences différentes reconstitue le genre humain : admirer l'autre sans se mésestimer.

Le couple hétérosexuel occidental, et particulièrement français, est un concentré de cette figuration de la dialectique entre l'individu et son genre : l'altérité personnifiée renvoie la liaison à son opposé : ainsi chacun est l'idéal de l'autre. Le générique figuré par le masculin est entièrement construit, et le féminin s'y retrouve dans le neutre générique du langage, comme dans l'organisation de la cité, tandis que le générique figuré par le féminin glorifie la nature, concentre la vitalité, la fécondité, l'énergie, et exprime le coeur et le foyer du masculin.
Dans la peinture europénne, la femme représente la mère du Christ
Dans ce tableau de Quentin Massys (ou Metys) - Le Peseur d'or et sa femme (1514), la lumière éclaire la femme qui représente la richesse spirituelle opposée aux biens terrestres.

L'anthropocène, en nous libérant des déterminismes naturels, nous laisse libre de toutes les folies, mais celles-ci ne peuvent remplacer le vivant. La mode américaine du "développement personnel" coïncide avec le post-modernisme de la création de soi-même. L'individu est appelé à la performance et au choix de son identité. Ce narcissisme justifie la technique qui fige certains dans le malheur faustien du changement de sexe.
La polarisation de la société n'est pas une séparation, mais un jeu. Prendre cette latéralisation pour une fixité est la base de toutes ces bêtises.

La théorie du genre (8) prétend à l'uniformité de l'individu, sur lequel le sexe viendrait se greffer comme une partie accessoire et soumise à un choix personnel. C'est une prétention dont le ridicule n'échappe pas à grand monde. C'est le dernier avatar de l'individu bourgeois, dont on sait qu'il est une parfaite virtualité qui vote, mais dont la réalité dépend de son argent, et toujours lui échappe. Ainsi, l'individu serait un être asexué sur lequel viendrait se greffer un caractère, soit masculin, soit féminin, soit autre ... Il y a au Musée de l'homme de Paris deux figurines d'enfants identiques à l'exception du sexe du garçon, habillées l'une en fille et l'autre en garçon. Ce montage vise à montrer l'unité du genre. Mais si les figurines représentaient des adolescents par exemple, l'homme serait plus grand que la femme, celle-ci aurait des seins quand l'autre aurait de la barbe ... Les caractères physiques sont différents, et les caractères psychiques également (9). Qu'il y ait un positionnement personnel est une évidence, rendu plus dense par une culture sexuée. Dans la nôtre, il y a en effet un neutre générique (l'être humain), sur lequel se place la particularité du sexe, mais cette superposition n'est pas décomposable : elle n'est qu'une vue de l'esprit, celle qui englobe les deux sexes pour justement qualifier le genre humain. Etre un homme ou une femme n'est pas un ressenti ; c'est d'abord une réalité que seule l'idéologie peut nier.

En fait, cette théorie qui semble très moderne, est une résurgence, adaptée à notre culture de l'émotion, du mythe d'Aristophane selon lequel les dieux auraient créé l'homme androgyne, avec les deux sexes, puis auraient puni celui-ci pour son effronterie, en le coupant en deux et en le condamnant à rechercher sans cesse sa moitié. Comme dans tous les mythes ou toutes les religions, il faut chercher dans l'âme à quel ressort cette idée renvoie. Si l'être humain est "naturellement" ambigu, il s'en dégage par son histoire.
Celle-ci culmine avec l'enfant-roi dont le narcissisme ne supporte plus l'existence d'un donné opposé au pouvoir capricieux du consommateur. Maintenir cette ambiguïté est une scorie de l'infantilisation contemporaine. L'humain ne rejoint son genre qu'en acceptant l'altérité et le premier visage de celle-ci est la dualité, sexuelle entre autres. Mais si le mal et le bien existe sans réelle contestation, le dépassement du manichéisme est nécessaire et c'est la dialectique.
C'est de l'animalité obligée que la personnalité doit s'extraire, en grandissant. On voit chez les animaux ce qui relève des dispositions et ce qui relève du caractère. C'est la dialectique entre l'être et le devenir, entre idem et ipse, qui permet la personne. A l'âge adulte, l'individu se construit avec sa nature. C'est le sens du dépassement hégélien, qui conserve ce qui a été dépassé comme dépassé. Seule la compréhension de la complémentarité permet l'unité et l'incomplétude essentielle de la personne. C'est cette division native qui cherche la complétude à travers l'autre et c'est cette fêlure qui nous rend humain.

Quand Simone de Beauvoir écrit "on ne naît pas femme, on le devient", elle fait montre d'existentialisme. En effet, elle crée deux féminités : l'une naturelle, physiologique, donnée, voire essentielle, l'autre sociale, existentielle. Et en effet chaque enfant doit construire sa personnalité avec les données existantes. Mais de même qu'on trouverait maladif un enfant qui voudrait continuer à marcher à 4 pattes, on doit aider les adolescents qui découvrent la sexualité à ne pas la refuser. On peut parfaitement être un "garçon manqué" ou un "homme efféminé", et ce, indépendamment de sa sexualité (On peut être une femme d'action ou un dandy, mais cette réalisation suppose une société qui accepte l'altérité, ce qui n'est pas toujours le cas). Dépasser le naturel demande l'effort de le reconnaître. Cet effort trouve sa récompense dans l'émerveillement de la connaissance de la nature. Si les rôles sont bien marqués, chaque personne est libre de les interpréter et il serait simpliste de considérer que le choix ne consiste qu'à se conformer à l'un ou à l'autre. Si les tâches et les qualités sont bien masculines ou féminines, elle ne font pas système, ou seulement dans la culture (que l'on peut ici appeler idéologie). Ainsi, un garçon peut bien réaliser des travaux féminins sans être efféminé, et une fille des gestes masculins sans être défféminisée. A chacun de personnifier ce rôle, et s'il y a une mode, personne ne doit en être prisonnier. (10)
Cette expression est d'ailleurs universelle : on ne naît pas homme, on le devient, grâce aux archétypes culturels, dont la division sexuelle. La belle idée d'autonomie ne doit pas être confondue avec l'autodétermination, qui semble l'horizon d'un individu qui se construit tout seul, pour vivre sa vie tout seul, sans engagement et sans la présence, toujours autant contraignante qu'enrichissante, d'autrui.

Il semble que l'enfance soit le temps de la différentiation : d'abord avec sa mère, puis avec le monde, puis avec le donné, avec les autres et enfin avec l'autre sexe. La différentiation sexuelle est la dernière et non la première : c'est avec elle que la culture va jouer. Ainsi, le monde n'est pas un monde masculin, mais un monde d'homme, créé par cette dialectique. Si ce sont bien les hommes, par leurs actions, qui ont créé le monde, ils l'on créé pour les femmes et on ne peut pas nier que les femmes ont participé à cette création. Il n'y a pas de guerre des sexes : comme les civilisations, ils n'ont de sens que leur rapprochement. Si être adulte, c'est faire avec le donné, le refus de cette liberté - responsabilité est le propre du post-modernisme. Un égalitarisme hypocrite prétend refuser toute distinction, et c'est le drame des adolescents.
L'enfant ne choisit ni ses parents, ni son sexe, ni son nom en naissant. Il passe sa vie à composer avec ce qui ne lui est pas donné d'emblée, pour, adulte, devenir ce qu'il est avec ce qu'il n'a pas choisi. C'est ce principe qui est fondateur du genre humain. Il est contraint, il ne peut pas tout. La liberté ne consiste pas à choisir son genre, mais à en faire quelque chose. C'est là que l'individu devient une personne. Il est important d'apprendre aux jeunes à ne pas détester leur sexe et ses besoins ...
La revendication de justice s'impose à l'humanité, mais il n'y a pas de justice naturelle : malheur à l'homme maladroit, comme à la femme laide. On peut se rattraper par d'autres qualités, mais ça demande certainement de l'énergie. Si l'homme doit être fort et la femme gentille, ce sont des qualités communes, et cette répartition n'est qu'apparente. Ces injonctions s'imposent à tous et on peut parfaitement comprendre que des adolescents réclament leur liberté contre le déterminisme sexuel. La force et la gentillesse n'ont pas de sexe.

L'autonomie des femmes est une nécessité, mais qui doit être socialisée. Il faut éloigner ces idées de dépendance dans lesquelles des religions et des coutumes barbares ont voulu restreindre la moitié du genre humain. Mais l'autonomie, si elle permet l'indépendance, n'est pas celle-ci. Un monde où les hommes et les femmes seraient séparés est une autre chute dans la barbarie. C'est pourquoi l'idée de sexualiser le nom des métiers (dernier né : une cheffe) est une erreur : il y a un neutre dans la langue française, et c'est le masculin. Bien sûr, le masculin générique induit une prééminence (et non une domination) masculine, de même que "la personne" induit une prééminence féminine, mais cette prééminence n'est que le temps de l'énoncé ; elle est aussitôt démentie par l'arrière-plan propre au langage. Cette dichotomie fait vivre le langage : elle le rend humain. (11) Le masculin générique place la femme dans la particularité. Les langues qui ne le pratiquent pas n'ont pas laissé de tradition plus féministe.
Quand on demande un service professionnel, on ne s'adresse pas à une personne sexuée. Un dentiste ou un avocat doivent avoir la même pratique, quelque soit leur sexe. La pratique, pour chacun, comprend un savoir-être (plutôt féminin) et un savoir-faire (plutôt masculin) (12)
La confusion entre sexe et genre est un américanisme. Rappelons que la langue anglaise ne distingue pas le féminin du masculin. Pour un américain, la différence sexuelle s'appelle le genre, et le sexe désigne l'accouplement. Ce n'est pas le cas en France, et ce serait un appauvrissement. Dire d'une femme qu'elle a mauvais genre, c'est dire qu'elle ne fait pas honneur à son sexe.

La France aristocratique assumait la présidence masculine et le sexe signifiait la femme, mais la dépendance était réciproque. Dans l'idéal de cette culture, la femme séduit l'homme, qui en retour doit la servir. Cette extériorité n'est pas forcément aliénation : de même que le travail ne trahit pas forcément l'activité, l'altérité est une source. Ainsi, la femme affronte le regard de profil et l'homme la suite de ses actes. L'apparence montre la grande différence entre un pouvoir masculin symbolique et le pouvoir réel. L'homme regarde la femme, la femme regarde le monde.
Les femmes, parce qu'on leur a dévolu le rôle du désir, ont personnifié l'espèce humaine. Au fil des cultures et civilisations, elles ont construit ce "mondus mulieribus", ce monde fabriqué, depuis les bijoux jusqu'au maquillage qui comprend toutes les cultures et civilisations. Ce sont elles qui ont permis notre histoire, comme ce sont elles qui sont accusé d'hypocrisie et d'artificialité, alors que, comme dans tout spectacle, ce sont les spectateurs, c'est à dire les hommes, qui ont définis ce qu'ils attendaient. Cette différentiation sociale est une répartition de l'apparence, et une parité forcée serait une décomposition de ce jeu social et non la reconnaissance de la qualité d'individu. Elle fixerait une frontière entre les deux sexes, qui formeraient deux mondes séparés. On a bien vu lors de l'élection américaine que voter pour une femme n'est pas un argument politique. La parité peut être un moyen de forcer la résolution d'un déséquilibre, mais n'a pas de sens dans la durée. Rappelons que la mixité des établissements scolaires a été vécue comme un progrès.

Les regroupements "non-mixtes", comme la définition de "quotas", s'ils permettent une libération de ce rapport, entretiennent une stance qui doit être maîtrisée, sous peine d'augmenter l'incompréhension. Les quotas ne tirent pas les minorités vers le haut, parce qu'ils entraînent rapidement un soupçon d'illégitimité.

Dans la polarisation dialectique introduite par le sexe, la personnification de la faiblesse par les femmes les mets en position d'assiégées, quitte à un renversement de cette violence dans la sphère intérieure. Etre une femme demande de la force, et d'abord de s'extraire de l'esclavage. Les femmes sont condamnées à l'apparence, comme les hommes au résultat : la libération ne vient pas de la séparation, mais de la compréhension. Il est ainsi particulièrement scandaleux que des femmes aient peur des hommes, à la suite du comportement honteux de certains de ceux-ci. Le viol est impardonnable : c'est la négation de tout devenir humain, masculin comme féminin. Cependant la confusion entre l'attraction sexuelle et le consentement obscurcit le jugement. La séduction est violence, mais le respect n'est pas l'inaction.
Les rôles sexués impliquent des stances : pour les femmes, et surtout les jeunes femmes, la personnification du désir, ce que les Américains appellent le "sex appeal", avec comme meilleur ami le miroir, et pour les hommes, la réussite de l'action, avec comme meilleur ami l'outil.
Si les femmes subissent par le spectacle des injonctions permanentes faites à leur corps, il y a en parallèle des injonctions permanentes faites aux actes des hommes. La division sexuelle est une répartition des rôles, avec leurs exigences. Ainsi, le rôle masculin doit être protecteur et le rôle féminin séducteur. Il y a une responsabilité de l'individu adulte.

Féminisme

La répartition de l'intérieur pour les femmes et de l'extérieur pour les hommes doit s'extraire du naturalisme sexuel : Aux uns l'illimité, aux autres le domestique. On remarque négativement la saleté, le défaut d'entretien d'une maison alors qu'on remarque positivement le trophée du chasseur qui rapporte du gibier. C'est une injustice, indépendamment de celui qui nettoie et de celui qui chasse. Si la maison appartient à le femme, elle devrait en être propriétaire. Les activités dédiées (masculines ou féminines) ne sont aucunement fatalement distribuées. Le partage des taches domestiques est un impératif encore à établir : la banalité du quotidien doit être revalorisé.
Il y a bien sûr un lien entre le sexe biologique et le genre social ; mais on peut jouer avec ce lien.

"Une analyse féministe de l'histoire du travail industriel pourrait supprimer un angle mort de l'économie : l'homo economicus n'a jamais été sexuellement neutre ; dès l'origine, l'homo industrialis comporte deux genres : vir laborans, le travailleur, et femina domestica, la femme au foyer. Il n'est pas une société se développant dans la perspective du plein emploi où le travail fantôme n'a grandi de pair avec l'emploi. Et le travail fantôme a constitué un moyen, efficace comme nul autre, de dégrader un type d'activité où priment forcément les femmes et de rehausser celui qui privilégie les hommes." Ivan Illich "Le travail fantôme" (13)

Anti-féminisme

Faire des femmes une catégorie, c'est leur enlever le devenir d'être humain et surtout séparer cette conversation continue qui est la civilisation. L'expérience de travestissement de Norah Vincent "Self Made Men" montre qu'il n'y a pas équilibre entre les hommes et les femmes, mais déséquilibre au profit des femmes. (14) La bêtise n'a pas de sexe. La joliesse des filles les fait jouer l'enfant, mais ce n'est qu'un jeu.

Une dérive des revendications féministes refuse au masculin son rôle. En retour, une partie des hommes se sont dégagés des obligations y concourant. Cette misère peut aller jusqu'à oublier la protection des enfants, naturellement et d'abord féminine, puis partagée.
Un "néo-féminisme" s'égare dans la critique structuraliste d'une discrimination systématique, sans voir qu'au nom d'une vision délirante et condescendante de la femme, elles en font une victime absolue. Sa parole ne souffrirait aucune contradiction car une femme ne saurait mentir ; toute accusation d'une femme envers un homme doit devenir condamnation de celui-ci sans autre forme de procès. La femme est réduite à la faiblesse d'une créature innocente et incapable de malice ; un enfant à protéger en somme. Or c'est au nom de cette vision de la femme qu'elle a été réduite au rang d'éternelle mineure et qu'en échange de la protection du groupe, elle a dû longtemps renoncer à l'égalité.

Le féminisme est d'abord une affaire d'homme. Les femmes existent d'elles-mêmes : ce ne sont pas elles qui doivent, à elles seules, définir leur place. Notons que chaque fois qu'une femme et un homme "dominé" se sont affrontés, la sentence de l'intersectionnalité a été d'innocenter l'homme, (viols à Cologne, affaire O.J. Simpson, viols du 7 octobre ...)
De nombreux domaines sont encore à conquérir. Les femmes ont le privilège de pouvoir faire état de leur féminité, comme de leur humanité. Ainsi, elle doivent pouvoir être femme ou homme, tandis que l'homme ne peut être femme sans cesser d'être homme. Si des exemples comme Cléopâtre ont existé, elles sont resté des exceptions. Les cultures écrites n'ont fait de place aux femmes que récemment : il suffit de voir le peu de traités d'éducation des enfants et le fait que la plupart ont été écrits par des hommes. Au vu de l'agressivité russe ou islamiste, on peut se demander si la défense de la civilisation ne dépend pas de celle de l'influence féminine.



(1)
L'amalgame entre le sexisme et le racisme est une escroquerie. Le racisme ne dit pas que les hommes sont dissemblables, il dit que cette dissemblance est une hiérarchie. Reconnaître que les sexes sont différents n'est qu'un constat.



(2)
Remarquez qu'il faut être deux pour faire la paix, alors qu'un agresseur suffit à déclencher une guerre.



(3)
On m'objectera que ce sont les femmes qui font les enfants, mais il s'agit là d'une déclinaison du verbe faire. Si l'homme fait un enfant à une femme, (ce qu'il croit être) un geste de volonté, la femme accepte que la nature en elle construise cet enfant. Cette acceptation (elle "porte un bébé") n'a rien de subalterne par rapport à l'action de l'homme, au contraire de ce que certaines civilisations phallocratiques ont pu prétendre. C'est bien sûr le rôle essentiel, qui rejoint le sacré et l'intériorisation (et même l'incarnation) du genre. Mais cette aventure relève bien plus de l'être, être fécond, que de la création historique. Pour la mère, comme pour le père, il s'agit d'accepter son rôle. Le temps, la durée, est sexué.



(4)
Il n'a y pas équivalence entre l'être et le faire : s'il est plus difficile d'être que de faire, c'est aussi une difficulté que de devoir inventer un sens à ce faire : il faut décider et qualifier. Il n'y a pas d'autres raisons à la folie de la production ou à celle des drogues. En caricaturant à l'extrême, on peut dire que la femme est condamnée à magnifier l'être, tandis que son action est sans enjeu, pendant que l'homme est condamné à réussir ce qu'il fait, tandis que son être est insignifiant. La culture développée par les femmes concerne l'existence quand celle des hommes est celle de l'action. Il n'est pas étonnant que tant de couturiers soient homosexuels et tant de femmes faibles en gestion.


(5)
La distinction asiatique entre les deux pôles de la dialectique : yin et yang recoupe ces archétypes : le yang est sensé représenter le sens masculin tendu vers les grandes choses, l'héroïsme, la construction, la distance, l'inconnu, le public tandis que le yin, féminin, penche vers la tendresse, le contact, le proche, le connu et le secret. A noter que les deux tendances se retrouvent dans la maison, comme elles se trouvent chez chacun.
La culture est l'humanisation de la résolution des problèmes naturels. Ainsi, les fonctions féminines et masculines ont-elles donné lieu à la formation de ces archétypes qui sont tout sauf gratuit (dommage pour le post-modernisme et pour le commerce). Les cultures, comme les civilisations, doivent être pris au sérieux. "S'entêter contre un défaut de nature, c'est de la puérilité, si ce n'est de la bêtise".


(6)
"Enfin, les femmes qui disent "les hommes" et les hommes qui disent "les femmes", généralement pour s'en plaindre dans un groupe comme dans l'autre, m'inspirent un immense ennui, comme tous ceux qui ânonnent toutes les formules conventionnelles." [...] "Il y a des vertus spécifiquement "féminines" que les féministes font mine de dédaigner, ce qui ne signifie pas d'ailleurs qu'elles aient été jamais l'apanage de toutes les femmes : la douceur, la bonté, la finesse, la délicatesse, vertus si importantes qu'un homme qui n'en posséderait pas au moins une petite part serait une brute et non un homme. Il y a des vertus dites "masculines", ce qui ne signifie pas plus que tous les hommes les possèdent : le courage, l'endurance, l'énergie physique, la maîtrise de soi, et la femme qui n'en détient pas au moins une partie n'est qu'un chiffon, pour ne pas dire une chiffe." [...] "J'aimerais que ces vertus complémentaires servent également au bien de tous. Mais supprimer les différences qui existent entre les sexes, si variables et si fluides que ces différences sociales et psychologiques puissent être, me paraît déplorable comme tout ce qui pousse le genre humain, de notre temps, vers une morne uniformité."
Marguerite Yourcenar - Les Yeux ouverts (1980)


(7)
Mais les homosexuels peuvent jouir de l'ambiguïté entre l'amour et l'amitié.


(8)
"Pour les militants du genre, Le "neutre" est au coeur d'une neutralité première. La neutralité serait notre condition originelle : seule la chute dans la société qu'est la naissance nous en priverait. Par nature, nous ne serions ni homme, ni femme. Sans doute naissons-nous avec un corps doté d'attributs dit masculins ou féminins mais ce corps sexué ne serait sans aucune incidence sur l'être que nous deviendrons. Le Genre ne nie pas la différence anatomique, il nie toute continuité entre le donné biologique et l'identité sexuée et sexuelle. Le Genre est une philosophie de la désincarnation. Un matérialisme nullement enchanté, bien loin de celui de Diderot : le corps sexué n'est qu'une machine et n'entre pour rien dans l'identité sexuée et sexuelle qui sera la nôtre.
Selon eux, le processus d"assignation" à une identité sexuée et sexuelle commence à ce moment précis de la déclaration à l'état civil du sexe de l'enfant. Même s'il ne s'agit que de déclarer le "sexe" du nouveau-né, il n'empêche, les parents, et la société tout entière avec eux lorsqu'ils annoncent "un garçon/une fille nous est né(e)", en déduisent le "genre" qui sera le sien. La machine infernale se met alors en branle : en fonction des organes dont la nature l'a doté, le nouveau-né sera élevé comme une fille ou comme un garçon, voué à devenir une femme ou un homme. Autrement dit, dès la naissance, chacun anticipe sur l'identité du nouveau venu et scelle du même coup son destin, lui qui n'était que liberté, disponibilité. En réalité, met en garde Judith Butler, la grande théoricienne du Genre, - ainsi qu'elle-même se désigne, et fort pertinemment car, en dépit du déni généralisé, il y a bien une théorie du Genre -, l"immatriculation" de l'enfant commencerait, dès avant la naissance, au moment de l'échographie. Lorsque le médecin annonce aux parents qu'ils attendent une fille ou un garçon, c'en serait fini de cette virginité originelle postulée.
Kierkegaard jette une lumière très vive sur l'impasse que représente cet idéal d'une prolifération des identités. L'auteur du Traité du désespoir distingue entre deux formes de désespoir, l'un par absence de possible, l'autre, par défaut de nécessité. C'est à cette dernière forme de désespoir que le Genre accule l'humanité en exaltant une ivresse des possibles qui jamais ne se transforme en nécessité, c'est-à-dire en réalité. Le Genre est le dernier avatar de l'idéologie progressiste et de cette idole qu'est la liberté comme déliaison, désaffiliation."
Bérénice Levet


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Tout matérialiste cohérent doit admettre que les processus physiques sont déterminants dans la conscience de l'individu. Les règles féminines ont peut-être fait inventer le calendrier.


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Ainsi le voilement des femmes est-il visiblement une régression.


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"Il convient en effet de rappeler qu'en français comme dans les autres langues indo-européennes, aucun rapport d'équivalence n'existe entre le genre grammatical et le genre naturel. Le français connaît deux genres, traditionnellement dénommés "masculin" et "féminin". Ces vocables hérités de l'ancienne grammaire sont impropres. Le seul moyen satisfaisant de définir les genres du français eu égard à leur fonctionnement réel consiste à les distinguer en genres respectivement marqué et non marqué.
Le genre dit couramment "masculin" est le genre non marqué, qu'on peut appeler aussi extensif en ce sens qu'il a capacité à représenter à lui seul les éléments relevant de l'un et l'autre genre. Quand on dit "tous les hommes sont mortels", "cette ville compte 20 000 habitants", "tous les candidats ont été reçus à l'examen", etc., le genre non marqué désigne indifféremment des hommes ou des femmes. Son emploi signifie que, dans le cas considéré, l'opposition des sexes n'est pas pertinente et qu'on peut donc les confondre."
Georges Dumézil et Claude Lévi-Strauss, Académie Française le 14 juin 1984
Ceux qui disent "les hommes et les femmes", "celles et ceux", quand ce n'est pas "les usagers.ères", ont sans doute des difficultés à envisager le genre humain. Peut-être parce qu'il est du genre masculin ? Et que font-ils de l'humanité ? Sans doute la personne est-elle chez eux ramenée au stade de l'individu et l'idée de solidarité abandonnée pour celle de communauté.


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la féminisation des noms de métiers est le symptôme de cette maladie du générique. Elle signale notre changement d'époque. Jusqu'au Moyen-âge, les "charges" étaient attribuées à une "maison", tenue par une famille représentée par son "chef de famille". Ainsi, quand quelqu'un était nommé pour une ambassade, se déplaçait-il avec sa famille qui assurait la représentation vis-à-vis de l'étranger. La bourgeoisie révolutionnaire, dans sa quête d'efficacité, a remplacé les charges par des "fonctions" assurées par des individus, dont la qualité personnelle devait s'effacer devant les attributs de la fonction. Ainsi, un professeur pouvait être une femme, mais le rôle était déterminant sur la personne. Le neutre était le vêtement de l'objectivité. Avec le post-modernisme spectaculaire, la mise en scène de la personnalisation semblait rejoindre le besoin d'humanité perdue : c'est "l'authenticité" qui pousse les hommes politiques à afficher leur vie privée, qui ne l'est alors plus. Dans ce mouvement de différentiation, la qualité personnelle, fut-elle naturelle comme la couleur de peau, devient un critère de choix du rôle social. Cette régression qui réhabilite jusqu'au racisme se pare des atouts du progressisme. Jusqu'où ira-t-elle ?


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La répartition traditionnelle entre l'artisan qui produit et sa femme qui "fait les papiers" (et qui tient la comptabilité) repose sur un encadrement simple et humain de la production. A partir de la multiplication réglementaire imposée par l'existence des multinationales et par le consumérisme, ce rôle féminin est tenu par tout un "back-office", tandis que les femmes sont mises à la production. Ce passage à été accéléré lors des guerres mondiales.


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"La vie d'une femme est plus facile lorsqu'il s'agit des interactions avec les hommes, oui, à condition qu'elle soit jolie. Etre une femme considérée comme moche, peu importe la société dans laquelle elle se trouve, c'est une expérience radicalement différente. Si les femmes cherchent autant la beauté, ce n'est pas pour rien. Je n'étais pas très jolie durant l'adolescence, puis mon physique s'est amélioré pour ne pas dire transformé il y a quelques années et j'ai vu la différence de traitement de la part des hommes à mon égard. Ce nouveau traitement positif a engendré chez moi une obsession pour mon physique, et un besoin viscéral d'être validée par les hommes ainsi qu'une souffrance parce que j'ai pris une claque monumentale : mon physique est la condition pour être traitée convenablement par les hommes. Au final, une femme moche est traitée avec la même froideur qu'un homme, par les hommes ... mais également par les femmes. Le physique d'une femme permet tout : amour, sexe, amitié, gentillesse, accès aux ressources économiques d'hommes mieux placés que soi etc. (...) Hormis cela, les femmes (moi y compris) ne veulent effectivement pas d'un homme tout doux, vulnérable, fleur bleue etc pour la raison que tu as citée, à savoir la protection, mais je vous assure : on arrive à apprécier les hommes qui savent se montrer délicat et gentil. Un homme qui te cuisines des plats, qui te fais des massages, qui est patient, attentionné, et qui sait se montrer vulnérable PARFOIS parce qu'il te fais confiance, ça force le respect parce que ça montre énormément de considération. Mon homme est comme ça, et je le trouve parfait, je le changerai pour rien au monde. Néanmoins, évidemment qu'on ne veut pas d'une pleureuse de 40 kg, incapable de défendre sa compagne et de faire de l'argent, c'est un juste milieu à avoir" (Témoignage)