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Qu'est-ce qui fait qu'un espace est agréable ?

L'emplacement

Nous ne savons pas tout de la réalité dans laquelle nous vivons. Il faut se douter que si certains emplacements ont été choisis ou évités depuis des siècles, ce n'est peut-être pas par hasard. La connaissance d'un lieu appartient d'abord à ceux qui y résident depuis longtemps et à leur tradition. Cependant, nous restons dubitatif devant les pseudo sciences qui font intervenir des effets paranormaux. Non pas que nous prétendions pouvoir tout expliquer, loin de là, mais que seuls nous intéressent les phénomènes sensibles et manipulables, justement parce que nous les ressentons directement et pouvons agir sur eux.

L'air

L'air extérieur est notre seul réservoir de santé : il faut faire attention aux vents dominants et en général à l'environnement proche. Le centre de Paris est très pollué, tout autant que les campagnes traitées par les produits phytosanitaires. Une ventilation suffisante est nécessaire pour renouveler l'air intérieur, quasiment toujours plus pollué que l'air extérieur. Les filtrations ou régénérations par les plantes ont leurs limites, vite atteintes. La réglementation varie et diminue actuellement pour économiser l'énergie. Néanmoins, un remplacement d'un volume par heure est conseillé. On extraira l'air depuis les pièces humides, pour éviter la propagation des odeurs et de la condensation.

L'eau

L'humidité est un facteur important de confort et de salubrité de l'habitation : elle augmente la sensation de chaleur. Son excès comme son insuffisance peut nuire aussi bien à la santé du bâtiment qu'à celle de ses occupants. Une humidité relative de 50% signifie que l'air contient la moitié du maximum de la vapeur d'eau qu'il peut absorber à la température ambiante. Un air chaud contient plus d'eau qu'un air froid. En chauffant, on diminue le taux d'humidité, mais on augmente la capacité de l'air à contenir de l'eau, et donc à condenser sur les parois froides. Un taux compris entre 45 et 65% est conseillé.

La vue

La vue vers l'extérieur est essentielle : une fenêtre n'est pas qu'un éclairement, c'est une ouverture sur le monde et la constitution de notre intériorité. Une vue dégagée aide à grandir. La vue d'un paysage naturel, mais pacifiée, d'un parc par exemple, sera appréciée. Pour une chambre d'enfant, pour une salle de séjour, pour un bureau, ce sera un point de fuite. Elle permet de suivre le passage du temps, avec la courbe du soleil, mais si celui-ci rentre dans la pièce, ce peut être fatiguant et désagréable en été.

La lumière

Chacun apprécie une intérieur lumineux. Une pièce qui s'offre clairement au regard est plus accueillante. Des portes-fenêtres, de hautes baies vitrées donnent cette impression. Si les fenêtres ne sont pas suffisantes, des surfaces claires et dégagées sont nécessaires. Un espace plus clair paraît plus grand. La lumière naturelle est irremplaçable, avec ses variations, que l'on aime à suivre par plusieurs fenêtres.

La protection

L'isolation par rapport à l'extérieur, aussi bien thermique qu'acoustique, caractérise le bâtiment. Elle est en rapport avec l'hostilité du milieu. Elle n'est jamais totale, heureusement, et doit être mesurée. L'impression de partager l'espace extérieur sans ses inconvénients a quelque chose de magique. La sécurité doit toujours être assurée, autant que possible, et il n'est pas désagréable qu'elle soit sensible, par des murs épais par exemple.

L'intimité

Le bruit extérieur est significatif de la vie : un bruit régulier et impersonnel est plus facile à supporter qu'un bruit varié et volontaire. Si l'on entend les voisins, on peut supposer qu'ils nous entendent. On peut se protéger du bruit extérieur, mais au prix d'une coupure et cette isolation est délicate à réaliser.
L'intimité demande un agencement correspondant à sa personnalité, ce qui peut comprendre pas mal d'objets, mais l'amoncellement est une pathologie. Enfin, si chaque adulte ne peut avoir sa chambre, il faut qu'il ait au moins son coin respecté.

La densité

L'homme est un être social et la proximité des autres est une qualité, mais ceci suppose un modus vivendi que l'on a pas toujours. Le voisinage doit correspondre à son style de vie, maintenant et dans l'avenir. La densité est à la mode au gouvernement, mais pas parmi la population. Elle est relative et se comprend surtout à proximité des transports.
Se sentir chez soi, même dans un vaste lieu public, est possible s'il n'est pas personalisé par quelqu'un d'autre.

La façade

Votre adresse et sa façade confortent votre image pour les autres mais aussi pour vous, tout comme votre vêtement. C'est l'intérêt d'un ravalement.

Le volume intérieur

C'est une possibilité de mouvement, mais aussi une réserve d'air respirable, une acoustique, une ampleur de vue ... La hauteur sous plafond permet un meilleur volume d'air, surtout apprécié en été.

Les proportions des pièces

Comme pour un instrument de musique, certaines sont meilleures que d'autres. On connaît le nombre d'or ou proportion harmonique, d'environ 1,6 ... Attention à la hauteur sous plafond : une petite pièce ne doit pas être trop haute, ni une grand pièce trop basse.

L'orientation

Elle doit correspondre à chaque pièce, et le sud n'est pas toujours la meilleure. Jusqu'au XXème siècle, on privilégiait le nord, comme dans les ateliers d'artiste, pour sa lumière constante. Dans les pays chauds, on évitera l'orientation ouest pour les chambres. Dans toute pièce, une double orientation donnera un sentiment de liberté.

La température

Pour être confortable, la température doit rester dans certaines limites, mais elle doit en même temps signifier celle de l'extérieur : pour l'hémisphère nord, elle doit être fraîche en hiver et chaude en été.
Des murs massifs permettent ce qu'on appelle l'inertie thermique, c'est à dire l'amortissement des variations de température.

L'acoustique

A chaque usage son acoustique, différente d'une pièce à l'autre, voire d'un moment à un autre. Ce point peut être important et nécessite des conseils spécialisés. Sachez que les meubles et même les vêtements des occupants y participent.

Les couleurs

Fiez-vous à vos goûts, mais il faut harmoniser. Des couleurs vives sont toniques, mais parfois fatigantes, surtout en cas de forte lumière. Une pièce d'une seule couleur vive ne sera pas appropriée à un séjour prolongé.

Les matériaux

Certains dégagent des produits nocifs longtemps encore après la construction. D'autres sont des réceptacles à infection. Il y a quelques décennies, on a par exemple connu une période de moquettes allergisantes.

Le mobilier

Chacun son style, mais une unité répartie aura plus de force qu'un encombrement. Là aussi, chaque pièce a son caractère et doit signifier sa plus ou moins grande intimité.

L'éclairage

Un éclairage puissant (mais non direct) repose les yeux, tandis qu'une pénombre est associée à l'intimité. Des zones diversement éclairées rendent une pièce animée, mais parfois fatigante.

L'ordre

Une pièce bien rangée, un espace lisible, sont des facteurs rassurants et accueillants par opposition au désordre.

L'art et la nature

La présence d'éléments naturels et artistiques suppléent à l'artificialité des logements. S'ils sont nécessaires, les éléments techniques gagnent à être discrets.

La santé

Un bon environnement est une source de force. Les pollutions sont nombreuses, ainsi les nanomatériaux, comme les fibres d'amiante ou les particules du diesel. Les rayonnements électromagnétiques des appareils modernes, comme les composés organiques volatils des produits d'entretien peuvent avoir des effets sur la santé. Bien sûr, la fumée de cigarette et le tabac qui se refroidit dans un cendrier également.

A CONTRARIO : le «syndromes des bâtiment malsains» (sick building syndrom) peut apparaître non seulement lorsque l'un ou l'autre de ces facteurs est mal traité, mais aussi quand, à des combinaisons artificielles comme l'air conditionné ou les doublages se superposent des problèmes plus généraux comme l'obligation de vivre certaines situations désagréables.